Le travail de Pascal Laloy s’inscrit dans un parcours où la figure humaine se déplace, se déforme et se dissout. Des premières têtes isolées, surgies de la matière comme des fragments de présence, son œuvre a évolué vers le corps entier, puis vers le paysage, non pas comme décor mais comme prolongement organique de la figure et du geste pictural.
Artiste du corps à corps avec la matière, Pascal Laloy revendique une peinture expressive et physique, où l’acte de peindre engage tout à la fois le corps, le regard et le temps. Il cultive un rapport direct à la surface et aux textures, dans une approche où le geste laisse trace et mémoire.
Loin de toute illustration ou narration appuyée, Laloy défend une peinture qui n’illustre pas un sens préexistant et ne délivre aucun message. Pour lui, la peinture est un langage autonome, qui se suffit à lui-même et donne forme à des tensions, des figures et des présences, sans avoir à se justifier. Elle est un lieu d’affrontement du sensible, du temps et de l’humain.
Ses références convoquent aussi bien les arts anciens que la peinture moderne et contemporaine — de Goya aux fresques médiévales, de Joan Mitchell à Miriam Cahn — ainsi que les formes archaïques, les monuments collectifs, et les peintures murales qui agissent comme des mémoires physiques.
Dans ses œuvres, Pascal Laloy interroge la place de l’individu face à l’histoire, à l’espace et à la matière. La monumentalité y est moins une question de taille qu’un rapport au collectif et à la mémoire : une peinture qui parle sans paroles, dans l’épaisseur des gestes et la rémanence des formes.